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Augustin Le Rasle
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L’espace qui nous entoure sombre en silence dans un bleu profond. Tirant notre pulka, nous nous faufilons entre les arbres à l’écorce plaquée de neige. La neige scintille, nos skis s’enfoncent et à nos têtes se forment des nuées cristallines au rythme cadencé de notre souffle.

Plongés dans la nuit polaire à la recherche d'un je ne sais quoi trop grand pour nous, nous avons pénétré dans une vaste forêt ensevelie, peuplée d'ombres mouvantes, aux surgissements furtifs de formes surprenantes, origines probables des superstitions les plus folles. Voici quelques images de notre périple Lapon, en quête d’espaces libres et sauvages au nord de la Finlande fin décembre 2019, lors d’une boucle à skis de deux semaines en autonomie.

Errances

À la poursuite de troupeaux de rennes à demi sauvages, nous suivons le cours de rivières pas tout à fait gelées, fouillant du faisceau de nos lampes un passage assuré. Pas après pas nous tractons notre luge trop lourde, cherchant dans ce rythme lancinant une réponse à notre présence sur cette foutue planète. Pour seule réponse, ce constant émerveillement qui nous fait aller de l’avant.

Nous redécouvrons l'élasticité des distances, les kilomètres sont des durées qui s'étirent et un effort qui dure. 1km/h aujourd'hui, trois demain, le rapport à l'espace qui nous sépare du prochain repos n'en finit pas de varier. Il dépend de la température de la neige ainsi que de la pente, de la densité de la forêt et de la présence ou non d'une trace de motoneige, et, dans une bien moindre mesure, de notre forme physique et de notre volonté.
C’est peut-être un peu de cela que nous sommes venus chercher : nous fondre par l’effort dans l’immensité des espaces.

Aux bivouacs enfouis et aux abris saupoudrés par le vent et la neige se succèdent des repos en cabanes. On y trouve au coin du poêle le plaisir d'une bassine d'eau chaude pour rincer un corps fatigué.

Dehors, la forêt est silencieuse sous son épais manteau blanc. L'écorce des arbres est plaquée de glace. Dérangé par la neige qui craque sous nos skis, un tétras amorce parfois dans un claquement d'aile son vol brusque et pesant, si ce n'est un lagopède qui file alors comme une flèche blanche percée de deux carreaux noirs.

Lumières

À cette période, le soleil ne se lève pas sur l’horizon. Il le frôle lentement, pour quatre heures de clarté grise si le temps est nuageux. Mais si le ciel est dégagé, ce sont quatre heures incandescentes d’une aube et d’un crépuscule réunis. C’est un moment qui dure, qui s’étire indéfiniment. Et nous, gamins émerveillés, conditionnés par notre habitude de ces instants fugaces, nous pressons en ce lieu où la lenteur a sa place. En hâte nous fixons en nous-mêmes le paysage, une légère inquiétude au ventre : celle du spectacle qui s’achève, celle de la nuit qui tombe. Et pourtant elle ne vient pas, du moins pas tout de suite, pas si vite : en douceur, la neige se poudre des couleurs du ciel. Là-haut, dans la haute atmosphère toute proche à cette latitude, flottent étrangement quelques nuages nacrés.

L’heure bleue

Lorsque la nuit suggère enfin son heure venue, le ciel se pare d’un violet surréaliste, teinté de vert à l’horizon. Puis, occupant tout l'espace au-dessus de nos têtes, il glisse peu à peu vers un bleu profond, percé d'étoiles sentinelles. L’air se liquéfie, le froid se coule sous nos vêtements, et nous devons alors nous remettre en mouvement.

La photo

Le but du voyage n’était pas photographique : nous voulions simplement aller nous immerger tout entiers dans la beauté des paysages. La photo, dans ce contexte, est un moyen de partager ce qui a pu me toucher. Ce sont essentiellement des clichés pris à la volée, sans trépied.

Dans ces contrées, la pulka permet d’emporter beaucoup de matériel. Ainsi, outre les monstrueuses quantités de nourriture, les sacs de couchage, la tente et caetera, j’ai emporté tout ce que j’avais en matière de matériel photographique, c’est à dire deux boîtiers : un Sony a6000 tout cabossé, et un Sony A7II plein format (un peu cabossé aussi, en fait, mais moins !). Pour les objectifs, un Sigma 24mm f/1.4 qui fit des merveilles dans la luminosité ambiante plutôt faible, ainsi qu’un Tamron 28-75mm f/2.8.

À refaire, (si j’avais le budget !) j’y retournerais avec un objectif de type 100-400mm, voire 200-600mm si c’est l’approche animalière qui devait guider notre voyage. Un objectif macro permettrait aussi de varier les prises de vues...

La gestion du froid

La température peut osciller, sur quelques jours, entre -30 et 0°C. Évidemment, elle peut aussi se stabiliser n’importe où dans cette plage ! Lors des épisodes de couverture nuageuse, l’influence océanique du Gulf Stream est généralement accompagnée de températures douces et de précipitations. En revanche, dès qu’un ciel dégagé se stabilise, les températures chutent et l’air est sec. 

Quelques précautions sont à prendre pour les batteries qu’il faut éviter d’exposer longtemps au froid. En effet, si les batteries du Sony A7II se déchargent déjà relativement vite, elles sont surtout très sensibles au froid, en comparaison de certaines batteries de plus grandes dimensions de la marque Canon. Notez que je ne sais pas ce qu’il en est pour celles de l’Alpha 7III qui résistent peut-être mieux. Pour ces raisons, nous les conservions donc toujours dans une poche contre nous, quitte à dormir avec dans le sac de couchage.

Avec le matériel cité auparavant, aucun problème spécifique à partager en ce qui concerne les conditions de température. En revanche, il m’est déjà arrivé de constater que l’autofocus de mon objectif Sigma 17-70mm monté sur la bague MC-11 était devenu inopérant après être resté longtemps en dessous de -15°C : la mise au point devait alors se faire à la main. Lors d’une autre occasion, j’ai déjà vu un Canon 24-70mm réagir de la sorte, il avait alors fallu attendre que la température remonte légèrement pour retrouver toutes ses fonctions.

De façon générale, il est conseillé de se méfier des écarts thermiques brutaux : par exemple, en entrant dans une cabane chauffée à 20°C alors que votre appareil était jusque-là exposé à une température de -20°C, vous risquez une condensation à l’intérieur de votre optique. Et ensuite, ce n’est malheureusement pas facile à aérer (mais ce n’est pas non plus dramatique puisque ça finit généralement par sécher sans laisser de dépôt). Pour éviter ce problème, j’essaie de penser à emballer mon appareil dans sa housse et de le laisser le tout au fond d’un sac à dos, ce qui permet à la température de l’appareil de remonter progressivement.

 

Dernière mise à jour le 28/03/2024

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